A la demande des clubs de réflexion – Club Perspectives Alsaciennes, Initiative Citoyenne Alsacienne, Culture et Bilinguisme d’Alsace et de Moselle et Alsace Région d’Europe – , l’Institut de sondage IFOP a réalisé une grande enquête d’opinion sur plusieurs questions concernant l’avenir de l’Alsace, deux ans après son intégration dans le Grand Est. Ce sondage a été largement repris par la presse écrite et audiovisuelle le 20 février 2018.
Ce sondage, aux questions claires et précises, révèle qu’une large majorité des habitants de l’Alsace est hostile au Grand Est (dont seuls 8-10% en sont satisfaits) et qu’une écrasante majorité souhaite la création d’une collectivité territoriale à statut différencié fusionnant les deux départements du Rhin et dotée de compétences propres importantes (économie, enseignement, culture).
Les principaux messages à destination de l’État et des responsables politiques sont les suivants :
- malgré l’intense campagne promotionnelle en faveur de la réforme territoriale de 2015, le Grand Est reste malaimé et rejeté par les Alsaciens ; ils contestent que la disparition de l’Alsace « institutionnelle » soit un avantage pour eux.
- la mise en place d’une nouvelle entité politique alsacienne est plébiscitée par 83% de la population
- le maintien des départements (même au niveau « administratif ») n’a aucun sens : 74% seraient favorables à leur fusion dans une entité alsacienne unique
- face à une large majorité qui veut « plus et mieux d’Alsace », peu de sondés (à peine 1 sur 10) considèrent que la région Grand Est présente un intérêt pour l’Alsace
- enfin, il n’y a quasiment pas d’écart de résultats entre habitants du Bas-Rhin ou du Haut-Rhin.
Les conclusions qu’il faut en tirer sont évidentes :
- toute « solution » à la crise qui imposerait un maintien au sein du Grand Est serait très en deçà des attentes d’une majorité de la population ; il s’agit donc d’un enjeu démocratique majeur
- la création d’une collectivité unifiée est une revendication incontestable ; elle pourrait être validée par référendum (lors des élections européennes de 2019 ?)
- les pouvoirs attribués à cette collectivité intégrée ne doivent pas aboutir à une « Alsace croupion » ; un « compromis » négocié au sein de la seule « classe politique » sera perçu comme un « ersatz » ou un « alibi »
- la « sanction » menace les partis politiques (nationaux) qui refuseraient de faire droit aux demandes claires, massives et légitimes de l’opinion (le potentiel d’un vote de « protestation/sanction » concerne plus de la moitié de la population sondée.
Devant le résultat de cette enquête, les responsables politiques élus et le représentant de l’État ne peuvent ignorer les propositions des clubs de réflexion qui ont initié ce sondage, ni omettre de faire participer leurs membres aux travaux à venir pour reconstituer une Alsace institutionnelle investie des compétences revendiquées par ses habitants.
Voici le questionnaire du sondage IFOP , vous pouvez y répondre également en remplissant le Formulaire IFOP et en le renvoyant à ica.2010@orange.fr