Que ce cache-t-il derrière l’invective « ambassadeurs du Bundestag » lancée par un député RN à l’égard du député Charles Sitzenstuhl juste avant que ce dernier ne prenne la parole à l’Assemblée nationale pour deviser d’Europe le 28 juillet dernier ?
A ne pas en douter, c’est le patronyme d’origine germanique qui est visé. Mais peut-être bien aussi l’Europe si l’ « invectiveur » savait que Charles Sitzenstuhl allait en parler ou qu’il le jugeait d’avance par trop pro-européen, d’une Europe qui serait bien trop allemande sans doute à ses yeux.
Que ce représentant du RN ait une opinion sur l’Europe, c’est son bon droit, mais qu’il s’en prenne à quelqu’un en raison de son nom est tout simplement intolérable et injustifiable. Quand ce nom n’est pas d’origine française, l’invective dénote une intolérance à l’égard de l’altérité.
Quand de surcroît il est d’origine allemande, elle dénote un anti-germanisme primaire. Ajoutons que partant du fait que cela est en grande majorité le cas en Alsace, ce sont tous les Schneider, Schmitt, Meyer et autre Muller qui sont visés, tout comme les Zimmermann, Eschenmann et autres Hans, élus RN au Grand Est. Et la germanophobie devient « alsacophobie ». Et c’est toute l’Alsace qui se trouve invectivée.
Nous militons en faveur du principe d’union dans la diversité française et en cela d’un droit à la différence alsacienne, notamment patronymique. Nous pensons que l’identité nationale est fondée sur le sentiment d’appartenance et la volonté d’être et de vivre ensemble et non sur des données ethniques.
Si seuls les Dupont et les Durant sont de vrais Français, pauvre France ! Selon la même logique, tous les Ukrainiens portant un patronyme russe seraient donc Russes ? On voit où tout cela peut mener !
Nous apportons tout notre soutien à Charles Sitzenstuhl dans cette affaire et invitons toute la classe politique alsacienne à dénoncer publiquement le tort fait à l’Alsace et aux Alsaciennes et Alsaciens.
Pierre Klein, président