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Président de la République et sortie de l’Alsace du Grand Est
Les médias se sont largement fait l’écho de propos du Président de la République indiquant avant-hier qu’il refusait toujours la sortie de l’Alsace du Grand Est, d’ailleurs sans apporter de justifications incontournables[1]. Décision du Monarque ?
Nous dénonçons un mode de gouvernance où tout dépend au final d’un seul homme qui donc décide seul et de surcroit, dans l’affaire qui nous intéresse, sans consultation directe avec les intéressés, en tout cas pas avec le Président de la CeA avant son passage à Strasbourg, ce 26 avril 2024. Nous ne nous trompons sans doute pas en disant que le Président Bierry n’a jamais été reçu directement à l’Elysée par le Président Macron au sujet de la question alsacienne[2].
Visiblement le Président de la République n’est pas pénétré des avantages multiples que la France pourrait tirer d’une identité alsacienne reconnue et promue dans sa dimension personnelle et collective. Se pose-t-il seulement ce genre de question ? Il nous apparaît, qu’il reste, comme beaucoup de Français d’ailleurs, figé dans un conformisme idéologique jacobin qui revient à « inviter » l’Alsace à s’aligner sur un modèle qui se veut d’unir des « mêmes » et non des « différents », en l’occurrence des clones de « territoires » neutres d’histoires et de cultures.
Or c’est bien d’identité dont il est question dans ce débat. Ce que les Alsaciens regrettent avant tout dans la situation actuelle, c’est de ne plus être reconnus en tant que tels dans une institution politique régionale pleine et entière, alors qu’ils ont toujours été de bons enfants de la République[3].
Souvenons-nous des propos de Madame Lebranchu[4], alors ministre en charge des Collectivités territoriales. La région disait-elle, déjà en réponse à la demande alsacienne, « est un outil institutionnel pas un outil de reconnaissance culturel ou historique ».
Dans ce schéma de pensée, les régions n’existent qu’en tant qu’espace administratif et l’Administration n’a que faire, ou si peu, des langues, cultures et histoires régionales, c’est-à-dire d’identités régionales. Or la France est diverse !
Nous appelons la République et son Président à ne plus le minimiser, voire à ne plus le nier, mais d’en tirer parti, car les ressorts profonds de la créativité des sociétés se trouvent dans la diversité. Les sociétés se nourrissent de différences. L’uniformité se traduit toujours par de la négativation ou de l’exclusion de réalités porteuses de potentialités. En cela, elle est une erreur, voire une faute politique.
Nous invitons les Alsaciennes et les Alsaciens à défendre la demande alsacienne telle que nous la développons en écrivant massivement au Président de la République(1) et à Madame la Préfète du Grand Est(2), et à intervenir auprès de leur classe politique, qui elle aussi se doit de réagir vigoureusement et dans la nécessaire unité d’action.
Alors peut-être le Prince s’ouvrira-t-il à la justesse de la demande et lui trouvera-t-il intérêt pour la France, et reverra-t-il sa copie ?
Pierre Klein, président
- Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République française, Palais de l’Élysée, 55 rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris)
- Madame Josiane Chevalier, Préfète du Grand Est et du Bas-Rhin, Préfecture, 5 place de la République 67000 Strasbourg
Präsident der Republik und Austritt des Elsass aus dem Grand Est
Pressemitteilung
Die Medien berichteten ausführlich über die vorgestrigen Äußerungen des Staatspräsidenten, der erklärte, dass er den Austritt des Elsass aus dem Grand Est weiterhin ablehne, übrigens ohne eine unverzichtbare Begründung zu liefern. Eine Entscheidung des Monarchen?
Wir verurteilen eine Regierungsform, bei der alles von einem einzigen Mann abhängt, der allein entscheidet und darüber hinaus in der uns interessierenden Angelegenheit ohne direkte Konsultation mit den Betroffenen, jedenfalls nicht mit dem Präsidenten der CeA vor seinem Besuch in Straßburg an diesem 26. April 2024. Wir irren uns wahrscheinlich nicht, wenn wir sagen, dass Präsident Bierry von Präsident Macron in der Elsass-Frage nie direkt im Elysée-Palast empfangen wurde.
Offensichtlich ist der Präsident der Republik nicht von den vielfältigen Vorteilen durchdrungen, die Frankreich aus einer elsässischen Identität ziehen könnte, die in ihrer persönlichen und kollektiven Dimension anerkannt und gefördert wird. Stellt er sich überhaupt diese Art von Frage? Uns scheint, dass er, wie übrigens viele Franzosen, in einem jakobinischen ideologischen Konformismus erstarrt ist, der darauf hinausläuft, das Elsass „einzuladen“, sich einem Modell anzugleichen, das „Gleiche“ und nicht „Verschiedene“ vereinen soll, in diesem Fall Klone von geschichts- und kulturneutralen „Territorien“.
In dieser Debatte geht es jedoch um Identität. Was die Elsässer in der aktuellen Situation vor allem bedauern, ist, dass sie in einer vollwertigen regionalen politischen Institution nicht mehr als solche anerkannt werden, obwohl sie immer gute Kinder der Republik waren.
Erinnern wir uns an die Worte von Frau Lebranchu, der damaligen Ministerin für Gebietskörperschaften. Die Region, so sagte sie bereits als Antwort auf die elsässische Forderung, „ist ein institutionelles Instrument, kein Instrument der kulturellen oder historischen Anerkennung“.
In diesem Denkschema existieren die Regionen nur als Verwaltungsraum, und die Verwaltung kümmert sich nicht oder nur wenig um regionale Sprachen, Kulturen und Geschichten, d. h. um regionale Identitäten. Dabei ist Frankreich vielfältig!
Wir fordern die Republik und ihren Präsidenten auf, dies nicht länger zu verharmlosen oder gar zu leugnen, sondern es zu nutzen, denn die tiefgreifenden Triebfedern der Kreativität von Gesellschaften liegen in der Vielfalt. Gesellschaften leben von Unterschieden. Uniformität führt immer zur Negierung oder zum Ausschluss von Realitäten, die ein Potenzial in sich bergen. Insofern ist sie ein Fehler, ja sogar ein politisches Vergehen.
Wir fordern die Elsässerinnen und Elsässer auf, die elsässische Forderung, wie wir sie entwickeln, zu verteidigen, indem sie massiv an den Präsidenten der Republik(1) und die Präfektin des Grand Est(2) schreiben, und bei ihrer politischen Klasse zu intervenieren, die ebenfalls energisch und in der notwendigen Aktionseinheit reagieren muss.
Dann wird sich der Prinz vielleicht der Richtigkeit der Forderung öffnen und sie als nützlich für Frankreich ansehen und seine Kopie überdenken?
Pierre Klein, Vorsitzender
[1] Les actions d’envergure évoquées par le Président qui dépasseraient le cadre géographique alsacien peuvent très bien être mutualisées avec d’autres régions ou collectivités. Rien ne l’interdit.
[2] Sinon par des subalternes. C’est dire l’importance moyenne accordée à la chose.
[3] Même si revenant à une région, l’Alsace n’aurait pas plus de pouvoirs et de moyens que toutes les régions de France, y compris le Grand Est, l’important pour les Alsaciens, c’est déjà d’exister dans une collectivité comme le sont les Bretons ou les Corses, par exemple. Mais une fois reconstituée, la région Alsace, dans une assurance nouvelle, n’aura sans doute de cesse d’en revendiquer davantage pour s’épanouir chez elle, en France et en Europe. C’est peut-être-là, dans ce pressentiment ou cette inquiétude du plus revendiqué, que se trouvent une partie des réticences présidentielles. Ne pas ouvrir la boite de pandore. Ne pas sortir du jacobinisme…
[4] Propos tenus Alsace en 2015. Cf. DNA du 25 avril 2015.