Nous avons appelé dès le mois d’avril au respect de l’entité Alsace dans son espace actuel. La suite est connue. L’Alsace ne constituera plus une Collectivité régionale. Malgré les faibles pouvoirs et moyens dont elle disposait, cette dernière va nous manquer avant tout parce qu’elle conférait à l’Alsace une existence politique et lui donnait corps. Nous le déplorons.
Nous en appelons aujourd’hui au Conseil régional d’Alsace pour qu’il décide avant sa dissolution la création d’un Conseil culturel d’Alsace. Ce qui est en son pouvoir ! Par la suite, le nouveau Conseil régional de la grande région (ALCA) devra garantir son maintien en tant qu’organe consultatif. L’Alsace disposerait ainsi d’une instance qui participerait au processus de décision de ce Conseil régional new-look concernant l’identité culturelle alsacienne. Certains concluront au pis aller. Cependant, l’utilité d’un tel organe est évidente et elle l’aurait déjà été dans la configuration actuelle.
Le Conseil culturel d’Alsace serait « composé de représentants des associations, institutions, universités, écoles et médias, ainsi que de personnalités qualifiées œuvrant pour la culture alsacienne. Il sera consulté par le Conseil régional sur toutes questions traitant de l’identité culturelle de l’Alsace et de son rayonnement et sera chargé de rendre des avis, remettre des contributions et réaliser des études. » [1]
A l’image du Conseil culturel de Bretagne dont nous nous inspirons, il sera composé de deux collèges
Le premier collège « comprendra X membres proposés par des personnes morales publiques ou privées à caractère fédératif ou couvrant l’ensemble du territoire alsacien, dont les missions sont représentatives de la diversité artistique, culturelle et patrimoniale de l’Alsace, et concourent au rayonnement de celle-ci.
Ce premier collège sera divisé en sous-collèges :
- X représentants pour le sous-collège de la langue régionale et des langues minoritaires d’Alsace
- X représentants pour le sous-collège de la création et des pratiques artistiques et culturelles
- X représentants pour le sous-collège du patrimoine et des territoires
- X représentants pour le sous-collège des universités et acteurs de la recherche. »[2]
Le deuxième collège « comprendra des personnalités choisies pour leur contribution au rayonnement de l’Alsace et appartenant au monde des arts, de la culture, des sciences, de la recherche, de l’économie et des médias. Le nombre de représentants de ce deuxième collège est de X. »[3]
Nous rappelons que si la Bretagne dispose d’un Conseil culturel (CCB), la Corse dispose d’un Conseil économique social et culturel (CESC), la Martinique, la Guadeloupe et Mayotte d’un Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement (CCEC), la Polynésie française d’un Conseil social environnemental et culturel (CSEC) et la Nouvelle-Calédonie d’un Sénat coutumier (SC).
A supposer que l’Alsace retrouve un jour un Conseil régional propre, le Conseil culturel dont nous proposons aujourd’hui la création devra être maintenu.
Pierre Klein, président de l’Initiative citoyenne alsacienne (ICA 2010)
24/1/2015
[1]Voir la rubrique Conseil culturel de Bretagne sur le site du Conseil régional de Bretagne
[2] idem
[3] idem