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Langues régionales : une survie compromise ?
Ce 20 juin, les DNA titraient en première de couverture « Peut-on parler l’alsacien en assemblée politique ? » et L’Alsace « Quelle place pour l’alsacien en politique ? ». Que la question est curieuse ! Il y aurait donc un problème dans ce beau pays de France au sujet de la pratique officielle des langues régionales françaises dans le sens où il s’agit bien de langues de France ?
Devoir poser ce genre de question en 2023 au pays des droits de l’homme, alors que ce genre de prise de parole est chose courante dans les démocraties qui nous environnent, qui d’ailleurs ont toutes ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires[1], on ne sait s’il faut en rire ou en pleurer. Tout pour la langue française, peu pour les autres langues de France. Au pays de l’égalitarisme, toutes les langues ne se vaudraient donc pas ?
Les défenseurs des langues régionales de France savent très bien ce qu’il en est, eux qui voient filer entre leurs doigts les langues que justement ils défendent. Ils ne savent que trop bien qu’en France les conditions ne sont pas réunies pour assurer ne serait-ce que la survie de ces langues. Certes des choses peuvent être entreprises, mais ce n’est jamais qu’à la marge.
Il se parle quelque 6000 langues à travers le monde. Il en disparaît un grand nombre chaque année. Disparaissent celles qui ne bénéficient pas d’une véritable existence sociale, c’est-à-dire d’une vraie existence scolaire, médiatique, administrative, culturelle, économique, cultuelle… à l’écrit comme à l’oral.
Pour assurer ne serait-ce que la survie des langues régionales, il faudrait que l’État, parce que c’est bien de lui que tout dépend, assure aux langues régionales une existence sociale à hauteur pour le moins de 30 % d’emploi dans les champs évoqués ci-dessus.
Un aggiornamento s’impose sauf à vouloir persister dans une conception des choses qui conduit à l’anéantissement de la propre diversité linguistique française et partant à renoncer à un bien collectif à forte efficience culturelle, économique et sociale que constitue le bilinguisme collectif. Demain il sera trop tard et la France s’en trouvera appauvrie !
Au contraire de la France, la Suisse a fait de sa diversité linguistique un des piliers de son unité nationale. Bien plus que d’être « unie dans la diversité », elle est unie par la valorisation de ses différences. Mais on nous répondra, la France est ce qu’elle est et il n’y a pas lieu d’en changer. Ceux qui tiendraient ce genre de discours à l’emporte-pièce se rendraient-ils bien comptent qu’ils seraient des nationaux-communautaristes en ce qu’ils excluraient la différence et rejetteraient l’altérité ?
[1] Ce que la France n’a pas fait,
Mitteilung vom 20. Juni 2023
Regionalsprachen: ein gefährdetes Überleben?
An diesem 20. Juni titelten die DNA auf der Titelseite « Kann man in politischen Versammlungen Elsässisch sprechen? » und L’Alsace « Welchen Platz hat das Elsässische in der Politik? ». Wie kurios diese Frage doch ist! Gibt es in diesem schönen Land Frankreich ein Problem mit der offiziellen Praxis der französischen Regionalsprachen in dem Sinne, dass es sich dabei um Sprachen Frankreichs handelt?
Im Jahr 2023 im Land der Menschenrechte eine solche Frage stellen zu müssen, während derartige Äußerungen in den uns umgebenden Demokratien, die übrigens alle die Europäische Charta der Regional- oder Minderheitensprachen ratifiziert haben, gang und gäbe sind, weiß man nicht, ob man lachen oder weinen soll. Alles für die französische Sprache, wenig für die anderen Sprachen Frankreichs. Im Land des Egalitarismus sind also nicht alle Sprachen gleichwertig?
Die Verteidiger der Regionalsprachen Frankreichs wissen sehr gut, wie es aussieht, denn sie sehen, wie ihnen die Sprachen, die sie verteidigen, zwischen den Fingern zerrinnen. Sie wissen nur zu gut, dass die Bedingungen in Frankreich nicht gegeben sind, um auch nur das Überleben dieser Sprachen zu sichern. Es werden zwar einige Dinge unternommen, aber immer nur am Rande.
Weltweit werden etwa 6000 Sprachen gesprochen. Jedes Jahr verschwinden viele von ihnen. Es verschwinden diejenigen, die keine echte soziale Existenz haben, d. h. keine wahre Existenz in der Schule, in den Medien, in der Verwaltung, in der Kultur, in der Wirtschaft, im Kultus… in Wort und Schrift.
Um auch nur das Überleben der Regionalsprachen zu sichern, müsste der Staat – denn von ihm hängt alles ab – den Regionalsprachen eine soziale Existenz sichern, die zumindest 30 % Verwendung in den oben genannten Bereichen umfasst.
Ein Aggiornamento ist erforderlich, wenn man nicht auf einer Auffassung beharren will, die zur Vernichtung der eigenen sprachlichen Vielfalt in Frankreich führt und damit auf ein kollektives Gut mit hoher kultureller, wirtschaftlicher und sozialer Effizienz verzichtet, das die kollektive Zweisprachigkeit darstellt. Morgen wird es zu spät sein, und Frankreich wird verarmt sein!
Im Gegensatz zu Frankreich hat die Schweiz ihre sprachliche Vielfalt zu einer der Säulen ihrer nationalen Einheit gemacht. Viel mehr als « in Vielfalt geeint » zu sein, ist sie durch die Wertschätzung ihrer Unterschiede geeint. Aber man wird uns antworten, dass Frankreich so ist, wie es ist, und es keinen Grund gibt, dies zu ändern. Wären sich diejenigen, die solche Reden halten würden, bewusst, dass sie Nationalkommunitaristen wären, da sie Unterschiede ausschließen und Andersartigkeit ablehnen würden?
Pierre Klein, président