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Objet : Manifeste contre le linguicide de la langue régionale d’Alsace (suite)
Madame la Préfète,
Par courrier daté du 24 avril courant, nous vous avons fait parvenir notre dossier « Manifeste contre le linguicide de la langue régionale d’Alsace » (lettre au Président de la République, Texte du Manifeste et liste des signataires arrêtée au 23 avril).
Nous tenons à vous informer que ce dossier, outre à vous-même, au Président de la République, au Premier Ministre, a été adressé aux Institutions et Organisations suivantes :
– au Président de La Commission pour le respect des obligations et engagements des États membres de la Charte européenne de l’autonomie locale du Conseil de l’Europe,
– au Président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe,
– au Secrétariat de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires,
Direction de l’Anti-discrimination DGII Démocratie,
– à la Secrétaire Générale du Conseil de l’Europe,
– au Président du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe,
– à la Directrice générale de l’UNESCO,
– au Directeur de l’Office des normes internationales et des affaires juridiques de l’UNESCO,
– au Secrétaire général de l’ONU,
– au Président de la Cour de justice de l’Union européenne,
– à la Présidente de la Cour européenne des droits de l’Homme,
– au Secrétaire général du Réseau européen pour l’égalité linguistique (ELEN)
Réseau européen pour l’Égalité des Langues (ELEN),
– au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme
Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme,
– au Secrétariat de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales du Conseil de l’Europe,
– au Haut-Commissaire de l’OSCE pour les minorités nationales,
– au Recteur de l’Académie de Strasbourg,
– à la Présidente du Parlement européen,
– au Secrétaire général du Parlement européen,
– au Centre international d’Initiation aux Droits de l’Homme,
-au Défenseur des droits,
– et par mails aux élus suivants
– membres français de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe,
– membres du bureau de l’Assemblée parlementaire franco-allemande
– Groupe Libertés et Territoires Assemblée nationale
– Groupe LCR Assemblée nationale
– élus Alsaciens (députés, sénateurs, Cr, CA, maires).
Madame la Préfète, vous n’êtes pas sans savoir qu’en réponse à une plainte déposée contre la France, après que le Conseil constitutionnel eu retoqué la loi Molac le 21 mai 2021, le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, formulait à l’intention du gouvernement français, des commentaires et suggestions. Dans sa lettre datée du 31 mai 2022, il « craignait que l’adoption et l’application de cette décision puissent entraîner des atteintes importantes aux droits humains des minorités linguistiques en France ». Il ajoutait que « cette décision peut porter atteinte à la dignité, à la liberté, à l’égalité et à la non-discrimination ainsi qu’à l’identité des personnes de langues et de cultures historiques minoritaires de France ».
Selon le Conseil de l’ONU, la France par cette décision du Conseil Constitutionnel, « violait ses engagements vis-à-vis du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, de la Convention internationale sur les droits de l’enfant et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ».
Il demandait également au gouvernement français « de lui fournir des informations relatives aux mesures prises […] pour mettre en place des mesures adéquates pour garantir l’accès à l’enseignement public dans les langues minoritaires ainsi que leur usage dans la vie publique et privée ».
Madame la Préfète, nous basant sur ce seul exemple et considérant qu’aucune amélioration dans le traitement des langues régionales de France et de celle d’Alsace en particulier n’est intervenue entre temps, nous porterons à notre tour des plaintes auprès des Institutions et Organisations citées ci-dessus, qui jusqu’à présent n’ont été qu’informées de l’existence de notre manifeste et sollicitées chacune au sujet de la recevabilité d’une plainte.
Sans doute n’aurons-nous après que les plaintes auront été reçues et traitées que des réponses en réponse s’en tenant uniquement à des recommandations ou des rappels à l’ordre, tant la France a pris de précautions quant au droit international traitant du sujet, afin de ne pouvoir être condamnée.
Par Exemple, la constante doctrine française sur le plan international en matière de droits des minorités ethniques, religieuses et linguistiques apparaît très nettement dans une communication du gouvernement français présentée à l’ONU en 1977.
Celle-ci énonce que « (La France) ne peut reconnaître l’existence de groupes ethniques, minoritaires ou non. En ce qui concerne la religion et la langue (autre que nationale) le gouvernement français rappelle que ces deux domaines relèvent non pas du droit public, mais de l’exercice privé des libertés publiques par les citoyens. Son rôle se borne à assurer à ces dernières leur plein et libre usage dans le cadre défini par la loi et dans le respect des droits de chacun. Le gouvernement français doit enfin rappeler que l’usage des langues locales ne saurait constituer en aucune manière un critère pour l’identification d’un groupe à des fins autres que scientifiques. Outre que cet usage est affaire d’individus, la très grande diversité linguistique – l’intérêt inégal que lui portent les habitants d’une même zone en raison notamment des difficultés d’adaptation de ces langues à l’évolution des idées et des techniques, leur incapacité à déborder leur cadre limité,[1] empêchent de les considérer comme l’élément nécessaire et suffisant pour définir une communauté par opposition à la nation française. »
Exemple 2 : le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, article 27, ONU, 1966. Qui stipule « Dans les États où il existe des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques, les personnes appartenant à ces minorités ne peuvent être privées du droit d’avoir, en commun avec les autres membres du groupe, leur propre vie culturelle, de professer et de pratiquer leur propre religion, ou d’employer leur propre langue. »
Ce Pacte est entré en vigueur en 1976. Il a été signé par la France en 1980, à l’exclusion de cet article 27 et donc non appliqué pour ce qui concerne les langues dites régionales. « Le gouvernement français déclare, compte tenu de l’article 2 de la Constitution de la République française, que l’article 27 n’a pas lieu de s’appliquer en ce qui concerne la République. »
Exemple 3 : la Convention relative aux droits de l’enfant, article 30, ONU, 1989.
« Dans les États où il existe des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques ou des personnes d’origine autochtone, un enfant autochtone ou appartenant à une de ces minorités ne peut être privé du droit d’avoir sa propre vie intellectuelle, de professer et de pratiquer sa propre religion ou d’employer sa propre langue en commun avec les autres membres de son groupe. »
Ratification par la France en 1990 avec la réserve suivante : « Le gouvernement de la République déclare, compte tenu de l’article 2 de la Constitution de la République française, que l’article 30 (de la Convention) n’a pas lieu de s’appliquer en ce qui concerne la République. »
Exemple 4 : la Charte européenne pour les langues régionales ou minoritaires, certes signée par la France, mais jamais ratifiée par elle et, ce faisant, pas mise en œuvre. Cette Charte n’entend pas défendre des minorités nationales, des minorités linguistiques et pas même des groupes de locuteurs. Elle défend des droits linguistiques qui sont à conférer individuellement à des locuteurs.
Ces derniers bénéficient-ils en France de droits accordant à leur langue une pleine existence sociale, c’est-à-dire scolaire, médiatique, administrative économique et culturelle seule à même d’assurer déjà leur survie ? C’est clairement non ! Il suffit pour s’en convaincre de considérer l’état de déclin avancé dans lequel ses langues se trouvent. Si ce n’est pas là un linguicide, que cela lui ressemble. Si les mesures tendant à faire disparaître les langues régionales ne sont pas toujours explicites, elles sont toujours implicites.
Exemple 5 : la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales du 1/02/1995
Ouverte à la signature le 1/2/1995, elle est entrée en vigueur en 1998, après 12 ratifications. Évidemment jamais signée et encore moins ratifiée par la France. La quasi-totalité des États membres du Conseil de l’Europe (39 États sur 46) ont signé et ratifié cette convention-cadre.
L’Alsace n’entend pas être considérée étant une minorité nationale. Si elle a été le lieu malheureux de la confrontation des nationalismes français et allemand, elle a aussi été le lieu heureux où se sont rencontrées et fécondées deux grandes cultures européennes, la française et l’allemande. C’est dans leur confluence et leur synthèse que l’Alsace est véritablement alsacienne. Ce faisant l’Alsace n’entend pas et ne peut pas se définir par l’unicité de la langue de la culture et de l’histoire, c’est-à-dire comme une ethnie. Elle est d’emblée inscrite dans le postnationalisme.
Cette définition alsacienne de l’identité collective s’inscrit en faux contre celle par trop nationale, voire nationaliste, de la France, en ce qu’elle se veut d’être fondée sur l’unicité de la langue et même par la langue elle-même. Ce qui revient à évacuer ce qui n’en relève pas, à ne pas reconnaître ce qui est autre, à l’exclure.
À la France qui se défend d’avoir en son sein des minorités nationales, l’Alsace demande de s’ouvrir pleinement au principe d’union dans la diversité et au postnationalisme et, ce faisant, de s’ouvrir à sa propre diversité. La France qui est prompte à défendre les droits opprimés ailleurs dans le monde[2] ferait bien de s’introspecter, celui lui révèlerait certaines lacunes, notamment en matière de droits linguistiques.
Madame la Préfète, nous ne sommes pas dupes, il n’y aura, comme dit, vraisemblablement pas de conséquences contraignantes à la suite de nos plaintes. Le gouvernement ne recevra sans doute, de la part des défenseurs des droits de l’homme interpellés, que des commentaires et des suggestions, que nous ne manquerons pas de faire connaître à l’international. Et si des sanctions ne pouvaient être prononcées, les prises de position vaudront pour autant de condamnations morales.
L’image de la France, qui se targue d’être le pays des droits de l’homme, continuera à être écornée, notamment vue des pays qui appliquent les droits internationaux accordés aux langues régionales ou minoritaires, la grande majorité des démocraties européennes en l’occurrence.
Il ne pourra plus être dit que les Alsaciens, qui voient leur langue régionale, l’allemand sous sa forme standard et ses variantes dialectales, alémaniques et franciques, leur filer entre les doigts, restent dans le refoulé d’une part de leur identité, n’ont pas conscience de l’imposition d’un modèle, jacobin en l’occurrence, et n’ont pas de critiques à formuler envers l’État français, notamment au niveau international.
Madame la Préfète, nous sommes d’autant plus déterminé à entreprendre nos actions que le Président de la République vient ce 28 avril, à Strasbourg, de fermer la porte à un retour à une région Alsace de plein exercice.
Veuillez agréer, Madame la Préfète, nos respectueuses salutations.
Pierre Klein, président.
Sehr geehrte Frau Präfektin
mit Schreiben vom 24. April haben wir Ihnen unser Dossier „Manifest gegen den Sprachenmord an der elsässischen Regionalsprache“ (Brief an den Präsidenten der Republik, Text des Manifests und Liste der Unterzeichner mit Stand vom 23. April) zukommen lassen.
Wir möchten Sie darüber informieren, dass dieses Dossier, neben Ihnen, dem Präsidenten der Republik, dem Premierminister, an folgende Institutionen und Organisationen gerichtet wurde:
– An den Präsidenten der Kommission für die Einhaltung der Verpflichtungen und Zusagen der Mitgliedstaaten der Europäischen Charta der kommunalen Selbstverwaltung des Europarates,
– an den Präsidenten der Parlamentarischen Versammlung des Europarates,
– an das Sekretariat der Europäischen Charta der Regional- oder Minderheitensprachen,
Direktion für Antidiskriminierung GDII Demokratie,
– an die Generalsekretärin des Europarates,
– an den Präsidenten des Kongresses der Gemeinden und Regionen des Europarates,
– an die Generaldirektorin der UNESCO,
– an den Direktor des Büros für internationale Normen und Rechtsangelegenheiten der UNESCO,
– an den Generalsekretär der Vereinten Nationen,
– an den Präsidenten des Gerichtshofs der Europäischen Union,
– an die Präsidentin des Europäischen Gerichtshofs für Menschenrechte,
– an den Generalsekretär des Europäischen Netzwerks für sprachliche Gleichstellung (ELEN).
European Language Equality Network (ELEN),
– an den Hohen Kommissar der Vereinten Nationen für Menschenrechte, Büro des Hohen Kommissars der Vereinten Nationen für Menschenrechte,
– an das Sekretariat des Rahmenübereinkommens zum Schutz nationaler Minderheiten des Europarats,
– an den Hohen Kommissar der OSZE für nationale Minderheiten,
– an den Rektor der Académie de Strasbourg,
– an die Präsidentin des Europäischen Parlaments,
– an den Generalsekretär des Europäischen Parlaments,
– an das Centre international d’Initiation aux Droits de l’Homme (Internationales Zentrum für die Einführung in die Menschenrechte),
-an den Rechtsverteidiger,
– und per E-Mail an die folgenden gewählten Vertreter
– französische Mitglieder der Parlamentarischen Versammlung des Europarats,
– Mitglieder des Vorstands der Deutsch-Französischen Parlamentarischen Versammlung.
– Fraktion Libertés et Territoires Nationalversammlung
– Fraktion der LCR Nationalversammlung
– gewählte Vertreter aus dem Elsass (Abgeordnete, Senatoren, Cr, CA, Bürgermeister).
Sehr geehrte Frau Präfektin, wie Sie wissen, hat der Menschenrechtsrat der Vereinten Nationen als Reaktion auf eine Beschwerde gegen Frankreich, nachdem der Verfassungsrat das Molac-Gesetz am 21. Mai 2021 für nichtig erklärt hatte, Kommentare und Vorschläge an die französische Regierung gerichtet. In seinem Schreiben vom 31. Mai 2022 „äußerte er die Befürchtung, dass die Verabschiedung und Umsetzung dieser Entscheidung zu erheblichen Verletzungen der Menschenrechte sprachlicher Minderheiten in Frankreich führen könnte.“ Er fügte hinzu, dass „dieser Beschluss die Würde, die Freiheit, die Gleichheit und die Nichtdiskriminierung sowie die Identität von Personen mit Minderheitensprachen und historischen Kulturen in Frankreich verletzen kann“.
Laut dem Rat verletzte Frankreich durch diese Entscheidung des Verfassungsrats „seine Verpflichtungen gegenüber dem Internationalen Pakt über bürgerliche und politische Rechte, dem Internationalen Übereinkommen über die Rechte des Kindes und dem Internationalen Pakt über wirtschaftliche, soziale und kulturelle Rechte.“
Er forderte die französische Regierung außerdem auf, „Informationen über die ergriffenen Maßnahmen […] bereitzustellen, um angemessene Maßnahmen einzuführen, die den Zugang zum öffentlichen Unterricht in Minderheitensprachen sowie deren Gebrauch im öffentlichen und privaten Leben gewährleisten.“
Sehr geehrte Frau Präfektin, da wir uns allein auf dieses Beispiel stützen und davon ausgehen, dass sich die Behandlung der Regionalsprachen in Frankreich und insbesondere der elsässischen Regionalsprache in der Zwischenzeit nicht verbessert hat, werden wir unsererseits Beschwerden bei den oben genannten Institutionen und Organisationen einreichen, die bislang nur über die Existenz unseres Manifests informiert und jeweils nach der Zulässigkeit einer Beschwerde befragt wurden.
Zweifellos werden wir, nachdem die Beschwerden eingegangen und bearbeitet worden sind, nur Antwortschreiben erhalten, die sich lediglich auf Empfehlungen oder Ordnungsrufe beschränken, da Frankreich so viele Vorsichtsmaßnahmen in Bezug auf das internationale Recht, das sich mit diesem Thema befasst, getroffen hat, um nicht verurteilt werden zu können.
Zum Beispiel. Die konstante französische Doktrin auf internationaler Ebene in Bezug auf die Rechte ethnischer, religiöser und sprachlicher Minderheiten wird in einer Mitteilung der französischen Regierung an die Vereinten Nationen aus dem Jahr 1977 sehr deutlich.
Darin heißt es: „(Frankreich) kann die Existenz von ethnischen Gruppen, ob als Minderheit oder nicht, nicht anerkennen. Was die Religion und die (nicht nationale) Sprache betrifft, erinnert die französische Regierung daran, dass diese beiden Bereiche nicht unter das öffentliche Recht, sondern unter die private Ausübung der öffentlichen Freiheiten durch die Bürger fallen. Ihre Rolle beschränkt sich darauf, diesen ihren vollen und freien Gebrauch in dem vom Gesetz festgelegten Rahmen und unter Achtung der Rechte jedes Einzelnen zu gewährleisten. Die französische Regierung muss schließlich daran erinnern, dass der Gebrauch der lokalen Sprachen in keiner Weise ein Kriterium für die Identifizierung einer Gruppe zu anderen als zu wissenschaftlichen Zwecken darstellen darf.
Abgesehen davon, dass dieser Gebrauch eine individuelle Angelegenheit ist, verhindern die sehr große sprachliche Vielfalt, das ungleiche Interesse, das ihm die Bewohner eines bestimmten Gebiets entgegenbringen, vor allem aufgrund der Schwierigkeiten, diese Sprachen an die Entwicklung von Ideen und Techniken anzupassen, ihre Unfähigkeit, über ihren begrenzten Rahmen hinauszugehen[3], dass sie als notwendiges und ausreichendes Element zur Definition einer Gemeinschaft im Gegensatz zur französischen Nation betrachtet werden.“
Beispiel 2: Der Internationale Pakt über bürgerliche und politische Rechte, Artikel 27, UN, 1966. Darin heißt es: „In Staaten mit ethnischen, religiösen oder sprachlichen Minderheiten darf den Angehörigen dieser Minderheiten nicht das Recht vorenthalten werden, gemeinsam mit den anderen Mitgliedern der Gruppe ein eigenes kulturelles Leben zu pflegen, sich zu ihrer eigenen Religion zu bekennen und sie auszuüben oder ihre eigene Sprache zu gebrauchen.“
Der Pakt trat 1976 in Kraft. Er wurde 1980 von Frankreich unterzeichnet, wobei dieser Artikel 27 nicht berücksichtigt wurde und somit in Bezug auf die so genannten Regionalsprachen nicht angewendet wurde. „Die französische Regierung erklärt unter Berücksichtigung von Artikel 2 der Verfassung der Französischen Republik, dass Artikel 27 in Bezug auf die Republik keine Anwendung findet.“
Beispiel 3: Das Übereinkommen über die Rechte des Kindes, Artikel 30, UN, 1989.
„In Staaten mit ethnischen, religiösen oder sprachlichen Minderheiten oder Personen indigener Herkunft darf einem Kind, das indigen ist oder einer solchen Minderheit angehört, nicht das Recht vorenthalten werden, sein eigenes geistiges Leben zu haben, sich zu seiner eigenen Religion zu bekennen und sie auszuüben oder seine eigene Sprache gemeinsam mit den anderen Mitgliedern seiner Gruppe zu gebrauchen.“
Ratifizierung durch Frankreich im Jahr 1990 mit folgendem Vorbehalt: „Die Regierung der Republik erklärt unter Berücksichtigung von Artikel 2 der Verfassung der Französischen Republik, dass Artikel 30 (des Übereinkommens) in Bezug auf die Republik keine Anwendung findet.“
Beispiel 4: Die Europäische Charta für Regional- oder Minderheitensprachen, die zwar von Frankreich unterzeichnet, aber nie ratifiziert wurde. Diese Charta will keine nationalen Minderheiten, Sprachminderheiten oder gar Sprechergruppen verteidigen. Sie verteidigt Sprachrechte, die einzelnen Sprechern verliehen werden sollen.
Haben diese in Frankreich Rechte, die ihrer Sprache eine volle soziale, d. h. schulische, mediale, administrative, wirtschaftliche und kulturelle Existenz verleihen, die allein ihr Überleben bereits sichern kann? Das ist eindeutig nicht der Fall! Um sich davon zu überzeugen, genügt es, den Zustand des fortgeschrittenen Verfalls zu betrachten, in dem sich ihre Sprachen befinden. Wenn das kein Linguizid ist, dann soll es so aussehen. Die Maßnahmen, die darauf abzielen, die Regionalsprachen zum Verschwinden zu bringen, sind zwar nicht immer explizit, aber stark implizit.
Beispiel 5: Das Rahmenübereinkommen zum Schutz nationaler Minderheiten vom 1.2.1995.
Es wurde am 1/2/1995 zur Unterzeichnung aufgelegt und trat 1998 nach 12 Ratifizierungen in Kraft. Offensichtlich nie von Frankreich unterzeichnet, geschweige denn ratifiziert. Fast alle Mitgliedstaaten des Europarats (39 von 46 Staaten) haben das Rahmenübereinkommen unterzeichnet und ratifiziert.
Das Elsass will nicht als nationale Minderheit betrachtet werden. Wenn es auch der unglückliche Ort der Konfrontation des französischen und des deutschen Nationalismus war, so war es doch auch der glückliche Ort, an dem zwei große europäische Kulturen, die französische und die deutsche, aufeinander trafen und sich gegenseitig befruchteten. In ihrem Zusammenfluss und ihrer Synthese ist das Elsass wahrhaft elsässisch. Dabei will und kann sich das Elsass nicht durch die Einheit von Sprache, Kultur und Geschichte, d. h. als Ethnie, definieren. Es ist von vornherein in den Postnationalismus eingebunden.
Diese elsässische Definition der kollektiven Identität widerspricht der allzu nationalen, ja sogar nationalistischen Definition Frankreichs, da sie auf der Einzigartigkeit der Sprache und sogar durch die Sprache selbst begründet sein will. Dies läuft darauf hinaus, das, was nicht dazu gehört, zu evakuieren, das, was anders ist, nicht anzuerkennen und es auszuschließen.
Frankreich, das sich dagegen wehrt, dass es in seiner Mitte nationale Minderheiten gibt, fordert das Elsass auf, sich dem Grundsatz der Einheit in der Vielfalt und dem Postnationalismus zu öffnen und sich damit seiner eigenen Vielfalt zu öffnen. Frankreich, das so schnell bereit ist, sich für unterdrückte Rechte in anderen Teilen der Welt einzusetzen[4], täte gut daran, sich selbst zu überprüfen, was ihm einige Lücken aufzeigen würde, insbesondere im Bereich der sprachlichen Rechte.
Sehr geehrte Frau Präfektin wir lassen uns nicht täuschen, es wird, wie gesagt, wahrscheinlich keine verbindlichen Konsequenzen aus unseren Beschwerden geben. Die Regierung wird von den angesprochenen Menschenrechtsverteidigern sicherlich nur Kommentare und Vorschläge erhalten, die wir natürlich international bekannt machen werden. Und wenn keine Sanktionen verhängt werden können, werden die Stellungnahmen als moralische Verurteilungen gelten.
Das Image Frankreichs, das sich rühmt, das Land der Menschenrechte zu sein, wird weiterhin angekratzt sein, insbesondere in den Augen der Länder, die die internationalen Rechte für Regional- oder Minderheitensprachen umsetzen, in diesem Fall die große Mehrheit der europäischen Demokratien.
Es kann nicht mehr gesagt werden, dass die Elsässer, denen ihre Regionalsprache, das Deutsche in seiner Standardform und seinen alemannischen und fränkischen Dialektvarianten, durch die Finger rinnt, einen Teil ihrer Identität verdrängen, sich der Auferlegung eines Modells, in diesem Fall eines jakobinischen, nicht bewusst sind und keine Kritik am französischen Staat, insbesondere auf internationaler Ebene, zu äußern haben.
Sehr geehrte Frau Präfektin,, wir sind umso entschlossener, unsere Maßnahmen zu ergreifen, als der Präsident der Republik am 28. April in Straßburg die Tür für eine Rückkehr zu einer voll funktionsfähigen Region Elsass geschlossen hat.
Genehmigen Sie, sehr geehrte Frau Präfektin, unsere respektvollen Grüße.
Pierre Klein, Vorsitzender.
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L’ICA (initiative citoyenne alsacienne) est un club de réflexion qui inscrit sa philosophie politique dans les principes d’union dans la diversité et du post-nationalisme. Son régionalisme est libéral-démocratique et non ethno-nationaliste. Son européanisme est fédéraliste. Elle réunit plusieurs centaines de membres, parmi lesquels bon nombre d’élus, et est suivie par un grand nombre de sympathisants.
Die Bürgerinitiative für Einheit in Vielfalt (ICA) ist ein Think-Tank, der seine politische Philosophie in die Prinzipien der Vereinigung in der Vielfalt und des Postnationalismus einbettet. Ihr Regionalismus ist liberal-demokratisch und nicht ethno-nationalistisch. Ihr Europäismus ist föderalistisch. Sie hat mehrere hundert Mitglieder, darunter viele Gewählte, und wird von einer großen Zahl von Sympathisanten verfolgt.
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[1] Note : c’est donc ainsi que les langues régionales ou minoritaires de France sont considérées, y compris la langue de Goethe étant donné que l’allemand standard est aussi langue régionale d’Alsace.
[2] Exemple récent. Ce 28 avril de passage à Strasbourg, à propos de l’Europe n’a-t-il pas dit : « Il faut sanctionner les gouvernements qui reviennent en arrière sur les droits des minorités. »
[3] Anmerkung: So werden also die Regional- oder Minderheitensprachen Frankreichs betrachtet, einschließlich der Sprache Goethes, da das Standarddeutsch auch Regionalsprache des Elsass ist.
[4] Ein aktuelles Beispiel. Als er am 28. April in Straßburg war, sagte er über Europa: „Regierungen, die bei den Minderheitenrechten zurückgehen, müssen bestraft werden.“