Pour approfondir : © Pierre Klein
Points de vue de personnalités, d’élus, de partis, d’associations…
Le Président Pflimlin adresse une lettre au Ministre de l’Education nationale, Charles Haby: « L’allemand est la forme littéraire de nos dialectes qui sont – bien que certains veuillent encore nier cette évidence – des dialectes germaniques appartenant à la famille des dialectes alémaniques… Je considère donc que l’apprentissage de l’allemand est pour un Alsacien dialectophone, l’une des formes naturelles du développement intellectuel.» 1975
Germain Muller : « Notre langue : c’est l’allemand. Notre langue maternelle, la langue dans laquelle nous nous exprimons par l’écriture : c’est l’allemand. Si nous parvenons à écrire un certain Elsasserditsch, c’est-à-dire un dialecte allemand, c’est que nous avons derrière la structure, l’ossature de la langue allemande, le Hochdeutsch… Je suis triphasé et je fonctionne dans les trois phases… Je rêve dans les trois phases et j’utilise chaque fois le tiroir qu’il me faut et dans chaque langue… L’essentiel pour nous, c’est le bilinguisme franco-allemand… notre bilinguisme est franco-allemand et le triphasage fait que le dialecte alsacien sera toujours un phénomène d’accompagnement de ce bilinguisme. » in Germain Muller in Germain, Bernard Jenny, Bentzinger Editeur, Colmar, 1997, page 353
Le groupe des élus R.P.R. du conseil municipal de Strasbourg s’engage « d’essayer, dans le cadre et dans la limite des pouvoirs qui lui appartiennent, de contribuer à maintenir vivante et attrayante notre langue régionale, tant dans sa forme dialectale que dans l’indispensable support que constitue sa forme écrite, l’allemand… » 1980
La revue du Parti socialiste du Bas-Rhin « Presse libre » publie, sous le titre « L’identité régionale », un texte adopté aussi bien par la commission fédérale bas-rhinoise de ce parti que par sa commission fédérale haut-rhinoise. « La réhabilitation des dialectes doit mener à leur revalorisation. Or celle-ci passe par l’enseignement de l’allemand, à la fois forme littéraire d’une langue régionale à deux composantes, dénominateur commun et « langue-mère » des dialectes qui y puisent le vocabulaire abstrait ou technique dont ils sont dépourvus… » 1981
Recteur Pierre Deyon: « Il n’existe en effet qu’une seule définition scientifiquement correcte de la langue régionale en Alsace, ce sont les dialectes alsaciens dont l’expression écrite est l’allemand. L’allemand est donc une des langues régionales de France » (« Le programme langue et culture régionales en Alsace/Bilan et perspectives »). 1985
Adrien Finck, professeur, germaniste dans les Cahiers du Bilinguisme n° 1-2 :
« Sur la base de cette définition « scientifiquement correcte » de la langue régionale – le dialecte, c’est-à-dire l’allemand alsacien dans ses variétés locales, et la langue supralocale correspondante, l’allemand standard (« Hochdeutsch ») devra s’édifier un enseignement visant à promouvoir un bilinguisme alsacien. 1986
Eugène Philipps in L’Alsacien c’est fini? : « Les dialectes francique et alémanique que l’on parle en Alsace sont deux dialectes « germaniques », c’est-à-dire allemands, parce qu’ils relèvent du même système linguistique que l’allemand moderne » (littéraire ou standard)…1989
Les deux Conseils généraux adressaient une déclaration commune au Ministre de l’Éducation Nationale dans laquelle ils : « réaffirment leur attachement à la sauvegarde et au développement du bilinguisme en Alsace; estiment indispensable et urgent de stimuler et de développer l’enseignement de l’allemand, langue régionale dans sa forme écrite, ainsi que le dialecte » 1991
Le Recteur Jean-Paul de Gaudemar précise que « l’allemand présente du point de vue éducatif la triple vertu d’être à la fois l’expression écrite et la langue de référence du dialecte, la langue des pays les plus voisins et une grande langue de diffusion européenne et internationale. Enseigner l’allemand en Alsace participe ainsi d’une triple entreprise : soutien de la langue et de la culture régionales, enseignement précoce de langues vivantes, initiation à un culture européenne et internationale. » 1991
Manifeste pour l’identité culturelle et l’enseignement de la langue régionale : « La langue française et la langue régionale sont les deux langues de l’Alsace. La langue régionale est constituée par les dialectes alsaciens et leur expression écrite, l’allemand standard. » Conseillers régionaux signataires : RUDLOFF Marcel, WALINE Jean, SCHMITT Roland, HEINRICH Alphonse, SIEFERT Mariette, BURCKEL Jean-Claude, GENGENWIN Germain, GROSSMANN Robert, SIGWALD-DEBES Marie-Paule, VONAU Jean-Laurent, HAENEL Hubert, GOETSCHY Henri, HEIDER Jean-Paul, DANESI, René, MEINRAD Jean-Paul, STOESSEL Bernard, GUTHMANN Robert, ZELLER Adrien, LOOS François, MULLER Xavier, KRIEGER Walter, BLOT Yvan, ULLMANN-JOUSSELIN Alma, SCHULTZ François, MARTIG Robert, SCHMERBER Michel, BECKER René, SPIELER Robert, CORDONNIER Jacques, BAEUMLER Jean-Pierre, SPIEGEL Joseph, HOFFET Jean-Louis, BUCHMANN Andrée, STOECKEL Hugues, HEMONET Guy, WAECHTER Antoine, FRICK, Jean-Pierre KNIBIELY, Philippe, MOEGLEN Yveline, GEIGER Hugues, WINTERHALTER Roger. 1992
Bulletin officiel Hors-série n°2 18 juin 2003 page 21 : « …les dialectes alémaniques et franciques parlés en Alsace et en Moselle sont traitées ensemble à cause de leur parenté commune avec l’allemand, qui est leur langue écrite et leur langue de référence, et leur appartenance commune à la famille des langues germaniques… L’allemand présente en effet, du point de vue éducatif, la triple vertu d’être à la fois l’expression écrite et la langue de référence des dialectes régionaux, la langue des pays les plus voisins et une grande langue de diffusion internationale.» 2003
Marcel Rudloff : « Les Alsaciens sont des Français rhénans et alémaniques et c’est la richesse de la France que l’allemand soit ainsi l’une de ses langues.» 1995
André Weckmann : «Certains ont pensé, dans les années d’après-guerre, que le dialecte pouvait se maintenir plus authentique et plus pur s’il était coupé de l’allemand. C’était une grave erreur, car c’était le confiner dans un passé rural et petit-bourgeois, c’était l’empêcher d’évoluer dans un environnement moderne… Des dialectes dévalorisés, un Hochdeutsch diabolisé, tout devenait possible.
Ainsi, il est vain de vouloir conserver une langue pour elle-même, par simple traditionalisme avec des motivations qui sont uniquement d’ordre sentimental et folklorique. Car les contenus et les concepts véhiculés par les langues sont du moins aussi importants que les langues elles-mêmes.
En outre, confrontée à la pression scolaire et socioculturelle de la langue française, l’expression orale dialectale, éclatée en de multiples variantes, ne peut résister à cette emprise sémantique et même sa structure syntaxique s’en trouve attaquée, minée et finalement détruite. Coupé de l’allemand commun (standard ndlr), de son enseignement, de sa pratique ne fut-ce que par la lecture, le dialecte n’a aucune chance de survie. Car sa sève nourricière, il la tire de cet allemand littéraire qui a été pendant des siècles langue écrite des Alsaciens, mais aussi orale dans un certain nombre de domaines
L’alsacien et l’allemand standard sont indéniablement deux expressions d’une même langue (…) La première est plutôt orale et non uniformisée, la seconde est langue officielle de référence à l’intérieur du domaine germanophone, Dachsprache, langue-toit des différents dialectes et langue de grande communication (…). La pratique d’un dialecte élaboré, aujourd’hui, n’est possible que si l’on a une connaissance approfondie de la langue standard. Et c’est grâce à elle que le dialecte a la possibilité de s’adapter à la vie moderne sans se dévoyer dans un code-switching ‘franco-alsaco’, un ‘Pidgin-Elsassisch qui est le dernier stade avant sa disparition définitive.» in «Langues d’Alsace» 2002
Bulletin officiel de l’éducation nationale, Hors-série n° 2 du 19 juin 2003. « La langue régionale existe en Alsace et en Moselle sous deux formes, les dialectes alémaniques et franciques (….) qui sont des dialectes de l’allemand, d’une part, et l’allemand standard d’autre part ». 2003
Programmes de l’enseignement de langues régionales au palier 1 du collège, NORMENE0773549A, RLR : 525-6, ARRÊTÉ DU 26-12-2007, JO DU 10-1-2008, MEN
DGESCO A1-4 « cet enseignement prend en compte la diversité des registres linguistiques : les dialectes alémaniques et franciques constituent la langue véhiculaire de certains usages personnels, sociaux et de pratiques culturelles ; l’allemand standard est la langue de référence de tous les dialectes de l’espace considéré » 2007
Conseil Général du Haut-Rhin : « Depuis plusieurs décennies le Conseil Général agit auprès de l’Education Nationale pour que les jeunes alsa¬ciens puissent maîtriser l’allemand. Pourquoi? Il s’agit de la langue de nos voisins, bien sûr. Mais l’allemand, en tant que référence et forme standard de nos dialectes alsaciens, est aussi et surtout notre langue régionale. » 2010